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MangeDisque
30 mai 2008

Klub des Loosers (Le) – Vive la vie

TRACKLIST

01. Premier contact
02. Le manège des vanités
03. Dead Hip-Hop
04. Avec les larmes
05. Autour d'un café
06. Ne plus y croire
07. Toute la vérité
08. Poussière d'enfants
09. Le rendez-vous manqué
10. De l'amour à la haine
11. Sous le signe du V
12. Un peu seul
13. Baise les gens
14. Peut-être un verre ?
15. Pas stable
16. Depuis que j'étais enfant
17. Perspectives
18. Il faut qu'on parle

klub


Découvrez Klub des Loosers!

 

Fuzati est très très triste.





Le Klub des Loosers, en vrai, il est composé d'un seul membre (au debut il y avait un autre gens en vrai !), et il s'agit de Fuzati, le rappeur de Versailles, comme il aime à le rappeler. En vrai, toujours, le Klub des Loosers, c'est un bon nom de scène, parce que quand même, il faut bien avouer que ce fuzati n'a pas grand chose pour lui : un flow hésitant, pas très technique, ni même puissant. Il n'a pas non plus le bénéfice d'instrus énormes, puisqu'il s'agit souvent d'un bricolage de boucles très 70's réalisées sans grand génie (même si j'avoue rester sous le choc de l'instru de « Sous le Signe du V », sans doute grace à la collaboration de JB Dunckel). Fuzati s'inspire de MF Doom, comme il le dit : Le masque, les boucles très 70's. Mais si le masque est sympathique quoique relativement anecdotique, la maîtrise des instrus n'est pas sa plus grande qualité.


Après une telle introduction, toi lecteur, tu te dis : ce garçon qui écrit des chroniques d'albums de musique n'aime pas beaucoup ce Fuzati. Mais ce n'est pas vrai ! Cet album, sorti en 2004, est vraiment bon en fait. Pour tempérer mon introduction légèrement incendiaire, je peux déjà dire que les instus du bonhomme ne sont pas si mauvaises, ou plutôt, que l'intention est bonne. Si la qualité intrinsèque du fond sonore n'est pas grandiose, l'idée d'utiliser ce genre de son tranche avec la production que l'on a l'habitude de croiser dans le milieu du rap français.


Pour la partie instrumentale de l'album, c'est fait. Il convient donc maintenant de s'attaquer au gros morceau de « Vive la Vie », à savoir tout ce qui se rapporte aux paroles de Fuzati. Aussi bien l'écriture en elle même que le ton utilisé pour les déclamer. La voix du MC (on lui accorde) est geignarde, plaintive, nasillarde, mais bizarrement, relativement agréable, et surtout tout à fait en accord avec le thème de cet album : la vie d'un jeune versaillais misanthrope, dépressif, et amateur de rap. Oui je sais bien, voilà quoi.

 

L'ironie est quasi-omniprésente dans cet album et Fuzati y incorpore une bonne dose de cynisme, sans toutefois saboter un message qui semble, au delà de l'humour noir, relativement sincère. Il y est question d'Amour et de Haine ( Ne plus y croire, De l'Amour à la Haine), de mort (« Poussière d'enfants »), de musique (Dead Hip-Hop), des gens en général ( « Je n'aime pas beaucoup les gens », Baise les Gens, Sous le Signe du V, sur la jeunesse Versaillaise), ou de lui-même ( Toute la Vérité, etc.). Entre ces morceaux, qui sont tout de même un peu brouillons et ou les thèmes abordés ont tendance à se croiser, on retrouve quelques interludes : Ce sont les coups de téléphone d'un Fuzati à l'apogée de son rôle de Looser, qui se mue en dragueur pathétique, à Anne-Charlotte.

 

Mais le gros point fort de cet album (et c'est pour cette raison en particulier que je l'ai acheté !) est la fulguro-puissance de ses lyrics, qui mettent aisément Goldorak sur le carreau. Y'a pas à dire, cet album Est une punchline. Fuzati à réussi l'exploit de créer un album concept à plusieurs niveau. Outre le  journal d'un jeune versaillais quasi-suicidaire, l'album nous propose une succession de paroles sans répit pour l'auditeur, ce dernier devant écouter l'album quelques dizaines de fois avant de tout pouvoir ingurgiter. Les punchlines sont ici de deux types : Les premières, qu'on pourrait qualifier de fond tout d'abord. Ce sont celles qui sont peut être moins mises en avant, mais qui méritent cependant une grande attention. Elles peuvent s'étirer sur un couplet, ou un morceau en entier, et n'en perdent pas pour autant de leur tranchant. Ensuite, on trouve ce que l'on peut appeler les « punchlines ultimes ». Plus courtes certes, et qui se rapprochent plus de la définition courante de celles-ci. Par exemple, dans le morceau « Toute la Vérité », on retrouve à la fois une punchline de fond (le morceau entier) au sein de laquelle se trouvent quelques unes plus frappantes. Aussi les paroles d'introduction de « Baise les gens » ne dérogent pas à cette règles, et on pourra citer ici, les premières paroles du titre :

« J'aime porter des chemises roses afin de symboliser le fait que je ne suis rien qu'une simple feuille de papier toilette, vouée à torcher l'anus du monde jusqu'à l'instant où, recouvert de trop de merde, je ne finisse par craquer. ».


 

Il n'est pas utile de faire un catalogue des textes du Fuzati, mais je ne saurais que conseiller, en plus de cet album, un EP du Klub  : « La Femme de Fer Ep », avec un morceau éponyme extra-ordinaire. Je vais juste conclure cette chronique en disant que bien qu'il souffre de nombreux défauts, qui peuvent être éliminatoires pour certains, ce « Vive la vie » n'en reste pas moins un album étrange et décalé, pourvu de nombreuses qualités, et qu'on se doit absolument d'écouter au moins une fois.

Par Womanos

Liens Utiles :
La classe avec un site officiel en .free.fr !
Mais par contre, un myspace hein !

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