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MangeDisque
15 septembre 2008

Vieilles Charrues 2008

Ce week-end, c’était le festival des Vieilles Charrues, le seul week-end de l’année où Carhaix ne ressemble pas à une ville fantôme. Alors certes la programmation n’est pas des plus mirobolantes, mais il y a toujours quelques trucs sympas à se mettre sous la dent, et en général l’ambiance est bonne, surtout lorsqu'il fait beau, comme c'était le cas cette année. Je me décidais donc à m'y rendre le samedi et le dimanche, en y retrouvant quelques amis, tout en regrettant un peu de ne pas avoir pu aller voir Gogol Bordello le vendredi soir, qui selon mes échos, était franchement bien.

 

Le samedi, après avoir marché de longue minutes, avec un sac, la fameuse tente 3 grammes, et un pack, nous arrivons assez tardivement sur le site ( ce qui ne m’empêche de voir des artistes plus prodigieux les uns que les autres, tels Yelle, Camille, Duffy, Etienne Daho...).  J’arrive tout de même pour The Go! Team (mené par la charismatique Ninja, habillée pour l'occasion d’un magnifique short/jupette bleu fluo, élégamment assorti à des chaussettes oranges relevés jusqu’aux aisselles), et certains m’avaient vanté les mérites de ce groupe mélangeant hip-hop et pop-rock indé.

 

Un demi de bière offert par des potes meulés depuis 48 heures, et une demi-heure après le début du concert, je me cale sur le côté de la scène, et commence à écouter un solo d’harmonica sur lequel rappe la chanteuse. Agréablement surpris, d'après le peu que j’avais écouté auparavant : ça bouge, ça sautille, ça fait participer la foule, et ni une ni deux, tu te retrouves avec la banane et à te laisser prendre par l’ambiance. Pour moi, le festival commence donc bien, et en mangeant quelques instants plus tard, j’avais encore Fake ID  Air Raid Gtr , The Wrath of Marcie ou bien encore le fameux  Going It Right .

 

 

Après la formidable performance musicale de Gad Elmaleh (que je n’ai pas regardé), je suis parti me placer pour le Zebramix, mené par DJ Zebra, connu pour ses bootlegs. Je m’attendais à un truc qui envoie du pâté, et au final, à part l’intro avec le bagad local sur le beat de « La Marche Impériale » de Star Wars, et un bootleg de L'Homme Pressé de Noir Désir repris unanimement par la foule, il n'y avait en fin de compte, vraiment pas grand-chose à se mettre sous la dent, malgré la présence d’Oxmo Puccino ou de l’ancien chanteur des Négresses Vertes.

 

 

Je décide de me séparer de mes amis pour aller jeter un coup d’œil sur la petite scène dédiée pour la soirée, à la musique electro. J'ai donc eu le plaisir d'assister durant 20 minutes à la performance de  Crystal Castles : sorte du cyberpunk musical sombre, ou du Joy Division sous amphètes, à l’image du groupe, terré dans l'ombre (excepté la chanteuse qui ne cessait de se déplacer et de pousser des hurlements désespérés). Un set marqué par le beat ravageur du batteur, et des samples puisés dans les vieux jeux 8-bit, mixé à moultes effets de distorsions. Par chance, les quatre morceaux auquel j'ai pu assister, étaient les seuls que je connaissais c’est-à-dire Alice Practise, Crimewave et Courtship  Dating

 

 

Mais je m'éclipsais assez vite de la scène pour aller voir Matmatah, dont tout le monde attendait un concert en forme de feu d’artifice pour leur derniere prestation bretonne. Après avoir joué « Lambé An Dro »  dès le 3ème morceau de la set-list, où le public se met à chanter et sauter comme un seul homme, je me disais, à l'instar de mes camarades du public, que c’était bien parti ; que c’était « parti pour aller » comme dirait l’autre. Mais au final, tout bien considéré, c’était plutôt un florilège de pétards mouillés - 14 juillet sous la flotte -, la faute aux membres du groupe qui ont pris depuis plusieurs années un melon tellement énorme qu’ils pourraient gagner le concours régional du plus gros cucurbitacé à  Mouilleron-Le-Captif, et de ce fait, essayent de prouver qui valent autre chose que leur premier album « La Ouache ». Malheureusement pour eux, et surtout pour nous, cet album est incontestablement leur meilleur album, et  à part Lambé An Dro, Emma et Derrière Ton Dos, le quartet brestois a concocté un florilège de morceaux chiants, comme ils savent aussi très bien le faire, et une reprise interminable de Heroin de la bande à Lou Reed, en lieu et place de  L’apologie ou des « Moutons ». Je préférais donc me casser avant la fin, en me disant qu’au final Matmatah avait eu la bonne idée de se séparer. J’allais voir la Dj Missill, auteur d’un set bien carré et qui envoyait du bois pour se réchauffer en cette nuit frisquette, et qui arrivait à faire bouger mon booty, chose que je n’avais pas pu faire juste avant.

 

 

Et pour finir la soirée, il y avait de lourd (rassurez-vous il n’y a pas de jeu de mot), puisque c’était Gossip, le groupe du moment, mélange de rythmes disco et de guitares punk, avec une voix tantôt soul, tantôt très rock, dans la veine de Joplin. L’intérêt du groupe en live tient surtout à Beth Ditto, dont la voix pourrait quasiment s’entendre à 100 mètres sans micro, et qui se balade partout dans sa robe moulante,affirmant sa personnalité exubérante entre les chansons. Y a quand même pas à dire, elle en a sous la robe, et c’est sûrement pour ça que  que beaucoup de gens ne la supportent pas, Ce qui n’était pas le cas des gens qui avaient veillé pour la voir, et qui reprenaient et dansaient sur les tubes Standing The Way Of Control, Yr mangled Heart, Listen Up  et autres morceaux tirés de leur dernier album. Une bon point, la présence d’un bassiste, chose qui n’est pas faite à chaque fois, et qui arrivait à donner un peu plus de corps aux morceaux. 50 minutes plus tard et c’était torché, pour un concert qui a beaucoup plu à ceux qui aiment l’album. Les autres n’auront pas changé d’avis. Et voilà une soirée qui se termine bien, y a plus qu’à rentrer au camping du festival pour se poser autour d’un pack.

 

 

La nuit fut courte, car entrecoupée par les « Apéros, Apéros !! »,6h du matin, les « Baisse ton froc, c’est moi qui pilote !!» et autres joyeusetés qu’on pourrait croire toutes droit  sorties de la bouche de Nadine de Rothschild. On se pose, on fraque en essayant de trouver un peu d’air frais, on se mange du pain/pâté Hénaff, le meilleur ami du campeur breton et on se dit qu’on irait bien sur le site au lieu de rester là comme des grosses loses. Le premier concert ne me botte pas des masses, mais je me laisse convaincre pas les filles qui sont devenues majoritaires en ce dimanche.

 

 

Et ce concert c’est Asa. Bon c’est pas très original, c’est juste de la pop teinté un peu world à la Tracy Chapman, mais en même temps à 16h, en plein soleil, faut pas trop en demander. Le concert est sympa, le public suit surtout pour les chansons qui passent en boucle à la radio comme  Fire On The Mountain ou Jailer (à noter une reprise bien sympathique de « New Life » de Muse). Mais bon, certaines chansons frisaient quand même l’ennui.

Un coup de flotte sur la nuque et un autre dans le gosier, (ce qu’aurait du faire les loques qui lâchent tout vers 16h30) et hop, direction la grande scène pour le groupe fino-français The Dø. Ayant beaucoup apprécié l’album et sachant les échos élogieux  de leurs concerts, je m’attends à un moment agréable. Et il le fut. Ça commence avec Playground Hustle comme leur album et on remarque d’office la grande complicité entre les deux membres officiels du groupe. On n'a même pas l'impression de voir 2 Playmobiles dans un lavabo ! Dan, le sosie officieux de Johnny Depp tourne autour de la chanteuse Olivia, la frôle avec sa guitare et use d’autres gestuels sensuels, tel comme un chien en rut (bah quoi c’est sensuel un chien en rut). Après avoir affirmé qu’ils chiaient dans leur froc de jouer devant autant de monde (enfin grosso modo) ils enchaînent  avec « At Last »,puis une sorte de medley hyper bien calé et du plus bel effet entre « The Bridge Is Broken » et « Queen Dot Kong ». D’autres chansons comme « Tammie » ou « Aha » y passent, avant que Dan annonce qu’ils vont jouer « sur mes épaules ». Là je me dis, « quel bande de salauds j’suis pas une estrade » (NDLR : la rédaction se désolidarise de cette blague !), avant de comprendre qu’ils vont jouer le tube « On My Shoulders ». Depuis qu'elle passe un peu moins à la radio, cette chanson est redevenu plus supportable, d'autant plus que le public la reprend en cœur, et que la chanteuse modifie quelque peu son chant. Et se sentant chauds comme des baraques à frites, ils se lancent même dans une de leur nouvelle chanson, puis dans la foulée, tentent une reprise plutôt osée de « Crazy » by Gnarls Barclay, qui passe aussi facilement qu’un doigt dans du beurre fondu. Ils restaient encore quelques chansons à jouer, mais nous décidions tous d’aller se mettre un peu à l’ombre, bien que nous ayons fortement apprécié la prestation du duo.

 

 

Un p’tit tour au bar se faire payer des coups par des potes de lycée (non mais parfois c’est moi qui paye hein), une crêpe chocolat pour éponger un peu, et je vais suivre les femelles que j’accompagne pour jeter un coup d’œil à Thomas Dutronc parce qu’il est quand même trop beau (c’est pas moins qui dit ça hein). Et n’empêche dans son costard blanc de patron de bordel, il se défendait. Des chansons sympatoches, des vannes qui font mouche (NDLR : la rédaction se désolidarise de cette remarque :p), font de ce concert un moment plaisant. Enfin 3 ou 4 chansons, après faut pas déconner. Nous décidons d’aller manger un de ses plats raffinés présents sur le site, c’est-à-dire galette-saucisse, tartiflette, ribs, saucisse purée et autres kebabs.  Arrive le concert de Vanessa Paradis, et mes amis me délaissent, ou plutôt je ne les suis pas, parce que y a quand même des limites à la connerie (NDLR : Bien dit Guit ! Bien dit !). Si j’avais su que y avait Mathieu Chédid, j’aurais peut-être changé d’avis mais bon. J’attendais donc mon frère pris en otage pour un apéro sur le camping. Je le trouve quelque temps plus tard, au moment même au débute le concert de The Kooks (pour le perdre à nouveau 10 minutes plus tard). J’écoute d’une oreille distraite, c’est sympa, c’est du rock british comme on en fait à la pelle, c’est un p’tit concert de rock mais pas de quoi se taper le cul par terre, surtout quand on voit ce qui arrive après.

 

 

Il est 22h30, la nuit commence sérieusement à tomber et 5 barjots venus du froid vont jouer sur la grande scène leur punk/garage/rockn’roll : ce sont The Hives. Alors c’est le concert que j’attends, celui qui fait que s’il est foireux, j’aurais sérieusement les boules. Leur réputation sur scène est grande, le dernier album comme le précédent franchement pas dégeu. Direction le devant de la scène où je retrouve par miracle mon frère. A l’arrière de la scène, leur nom sur une enseigne en néon rouge, très fifties, tout comme leur costards blanc et noir dans lesquelles ils arrivent, avec en fond musical,  A Stroll Throught Hive Manor Corridor. Quand les zicos jouent les premières notes de Hey Little World, le chanteur  Howlin’ Pelle Almqvist frappe dans ses mains pour chauffer un public qui l’est déjà hautement. Ça pousse contre les barrières, plus fort que mémé dans les orties, ça pogote et ça frappe dans les mains, et là je me dis que j’ai bien fait de mettre mes lentilles dans les toilettes dégeux du festival. Dès le premier morceau, ça joue à cent à l’heure, le chanteur n’arrête pas de marcher le long de la scène, de monter sur les retours, tandis que son frangin à la guitare commence à lancer ses regards lubriques et à souffler sur ses doigts, tandis que le batteur tape comme un sourd, et que les deux gros de service à la basse et à la guitare jouent sans bouger, ce qui renforce le côté barré des deux premiers.  Quand le morceau se termine Pelle Almqvist lance : « Mesdames et Messieurs, nous sommes les Fucking Hives !»  puis  enchaîne sans plus attendre avec You Got It All… Wrong.

 

Mais là, une couille tombe dans le potage quand le son commence à déconner, façon son complètement étouffé, ça dure 10 secondes, puis le son normal revient  pendant une majeure partie du concert. Mais bon il faut passer outre car le concert continue sur un rythme fou, en alternant morceaux de Tyrannosaurus Hives et du Black Album comme « A Little More For A Little You », « It Won’t Be Long », « Walk Idiot Walk », etc., tout en faisant tout pour maintenir la pression d’un public tendu comme un string: lancer de baguettes, saut du haut des amplis, tournoiements de guitares, etc. Et entres les chansons, Pelle lance des « Madame, Madame et Messieurs, Messieurs ! » digne d’un présentateur de match de boxe, pour provoquer les cris de la foule, et alterne remerciements et provocs prétentieuses. Parce que ces cons de suédois, ils savent qu’au pays des meubles en kit, c’est eux qui les démontent à grands coups de haches, et qu'ils font plus qu’un concert mais un véritable show. Tandis que les lances à incendie sont de sorties pour rafraîchir la foule, que les slams sont violemment réprimés par les mecs de la sécu toujours aussi fins, et que le groupe fait tomber le costard, les tubes défilent (Try It Again, Two-Timming Touch And Broken Bones, See Through Head, You Dress Up For Armageddon, Diabolic Scheme ). Le groupe s’arrête ensuite brutalement de jouer, et reste immobile durant de longues secondes dans une lumière rouge, pour repartir aussi brutalement. Et bien sûr arrive le moment où, tel un prêcheur, Pelle, prend le micro pour affirmer que ce n’est pas un grand concert des Hives si rien n’explose. De la sorte, il annonce Tick Tick Boom, lequel offre un moment d’hystérie collective. A la fin, les membres du groupe se congratulent comme une équipe de foot ayant mis une branlée à leur adversaire, et vu l’état de leurs fringues, on peut dire qu’ils ont mouillés le maillot !

 

 

Une heure plus tard, c’est un concert plus tranquilou qui se joue sur la grande scène pour clôturer le festival, en la présence des anglais de Morcheeba, séparés de Skye Edwards. Pour ce concert, c’est une chanteuse française Manda, qui est présente, mais avec une vois très proche de celle de Skye Edwards. Le groupe alterne donc les anciens tubes (Moog Island, Part Of The Process, Blindfold, Tape Loop, The Sea, Way Beyond) et morceaux du dernier album The Dive Deep (Enjoy The Ride, Riverbed, Gaines The World, Blue Chair). Un concert très cool, calme, pépère, parfait pour finir la soirée et le festival, même s'il est vrai que, malheureusement, ce genre de musique n’apporte pas grand-chose quand elle est transposée sur scène. Pour ceux qui apprécient le groupe en revanche, ça passe tout seul, et c’est même vraiment agréable.

 

 

Et voilà direction le camping, comme la veille, pour picoler, comme la veille, mais pour faire plus de bruit que les autres, pour une fois. Et au final j’aurais passé un très bon petit week-end.

Par Guit

 

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