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MangeDisque
21 septembre 2008

The Pixies – Trompe le Monde

TRACKLIST
1. Trompe le Monde
2. Planet of Sound
3. Alec Eiffel
4. The Sad Punk
5. Head On
6. U-Mass
7. Palace of the Brine
8. Letter to Memphis
9. Bird Dream of the Olympus Mons
10. Space (I Believe In)
11 .Subbacultcha
12. Distance Equals Rate Times Time
13. Lovely Day
14. Motorway to Roswell
15. The Navajo Know

trompelg7


Découvrez Pixies!

 

A l'age de quinze ans environ, et comme la plupart de mes camarades, mon film favori est devenu « Fight Club ». Comme la masse, j'étais fasciné par cette histoire et par la réalisation visuelle que je trouvais très moderne, très percutante. Je n'ai aujourd'hui certes pas exactement la même opinion sur cette oeuvre, mais force est de constater qu'elle m'a permis de me tourner vers The Pixies. La scène finale du film, les explosions, et « Where is my Mind ?» que j'entendais alors pour la première fois m'avaient, je dois bien l'avouer, troublé.

 

 

Vous n'êtes sans doute pas très intéressés par cette petite anecdote, mais c'est ce film qui m'a donné l'opportunité de découvrir The Pixies en même temps que mes petits camarades. Certains s'arrêtèrent au tube précédemment cité, et ils ont eu profondément tort ! Parce que The Pixies représentent la fin des années 80 : le grunge peut-être, mais surtout l'atterrissage contrôlé vers des sonorités moins laides. Leur musique sent la viande fraîche et la violence, la spontanéité, mais aussi le talent : comme si les Punks avaient appris à faire de la musique en fait.

 

 

Tout comme Sonic Youth ou Nirvana l'ont fait avec leurs moyens, leur empreinte, The Pixies à marqué le virage entre les 80's et les 90's d'un rock fiévreux. Inspirés par la musique punk de la fin des années 70, comme je le disais, mais aussi par la musique pop des années 60, et surtout celle des Beach Boys et consorts . Au sein de l'album que je suis censé chroniquer ici, le morceau « Head on » représente parfaitement cette improbable fusion. Ainsi le chant crié ou parlé du punk, la guitare qui nous rappelle le son des Sex Pistols, se mixent parfaitement à un sens de la mélodie très marquée sur certaines parties de guitare, mais aussi et surtout à travers le chant de Frank Black (Black Francis). Sur « Alec Eiffel » un riff de guitare envoûtant, puis un clavier qui surgit de nulle part, et auquel on ne s'attendait surtout pas, intervient tel une provocation à la musique punk, autant même qu'en son temps, Dylan prit une guitare électrique pour jouer ses folk-songs.

 

 

Entrons désormais réellement dans ce dernier album de The Pixies 1.0 (la 2.0 étant la version  quinze ans plus tard pour leur reformation). Si des morceaux tels que « The Sad Punk », comme son titre l'indique, s'inscrivent dans la droite lignée des punks britanniques de jadis (encore que le groupe annonce déjà la transition en fin de morceau), d'autres ouvrent plusieurs sentiers, et font du groupe américain, peut-être même à son insu, un pionnier du rock indépendant des années 90 (« Bird Dream of the Olympus Mons »). Le refrain de « Palace of the Brine », sa mélodie, et ce « Palace of the Brine » chanté par Kim Deal de façon si dépunkée, est une référence à l'autre visage des Pixies.  On pourrait aussi évoquer les guitares heavy et la basse directe et franche de Kim Deal pour être exhaustif quant aux diverses idées et sonorités foisonnantes qui parcourent cet album.

 

 

On m'a toujours présenté The Pixies comme un groupe de grunge. On me disait qu'ils étaient comme Nirvana, mais que ces derniers avaient fait « Nevermind ». Mais on m'avait menti en réalité ! Parce que The Pixies n'ont jamais fait du grunge. Certains de leurs titres l'étaient à coup sûr, mais ce n'était finalement pas ça le sens de leur musique. Il y a certes de la rage dans leur musique, des guitares acérées et rageuses, mais il y a aussi un clin d'oeil flagrant à la pop des années 60, à la mélodie, et à tout ce que la new-wave n'était pas : une musique à la fois chaude, excitante, fiévreuse et mélodique. Frank Black prétend que « Trompe le Monde » est une référence au trompe-l'oeil, technique d'illusion utilisée notamment par les peintres. CQFD

 

 

Très loin du film « Fight Club », et tout aussi loin de « Where is my Mind », The Pixies sont parvenus, avec « Trompe le Monde » à une idée de ce que devrait être la musique. En avance sur leur temps, bien plus qu'ancrés dans leur époque, ce dernier album des Pixies, est non seulement leur plus belle réussite, mais aussi une oeuvre mémorable. Un album qui, quinze ans après n'a pas pris, malgré les bières, un gros bide. Frank Black oui, mais c'est une autre histoire. Bien souvent rabaissés lorsqu'ils sont en balance avec d'autres formations prétendument comparables à la leur, The Pixies ne jouent en réalité pas dans le même monde.

 

Au diable « Fight Club », je ne regarderais plus jamais ce film. Craché !

 

Par Womanos.

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