Kid Koala - Carpal Tunnel Syndrome

TRACKLIST
1 Strut Hear
2     Nerdball
3     Fender Bender
4     Drunk Trumpet
5     Roboshuffle
6     Barhopper I
7     Music for Morning People
8     Naptime
9     A Night at the Nufonia
10   Temple of Gloom
11   Scurvy
12   Like Irregular Chickens
13   Barhopper 2
14   Roll Credits

Découvrez Kid Koala!

Il est des albums qui forcent le respect, et celui-ci en fait partie. Membre du productif label NinjaTune, le petit génie canadien du turntablism débute entre autre auprès de Dan the Automator. Vous ne connaissez sans doute pas ma passion pour les maladies, mais ce « carpal tunnel syndrome » mérite un éclaircissement : Il s'agit d'une atteinte physique qui déclenche arthrite et/ou paralysie de la main (en réalité c'est un peu plus complexe que cela, mais nous ne sommes pas sur un site de chroniques médicales, et pis encore, je ne suis pas médecin !) chez certaines personnes qui effectuent des taches répétitives : Les ouvriers ; ou les Djs !

Bref, après cette petite introduction fort intéressante, il serait raisonnable de commencer la chronique à proprement parler. Evoquons l'artwork de cet album. Une jolie pochette cartonnée et un livret qui contient une petite BD muette raviront les adeptes de la pratique suivante : « J'achète encore des cds (ou vinyles) et je scrute la pochette durant de longues minutes pendant le trajet du retour ».

Alors certes, l'artwork est fort sympathique, mais cela ne suffit pas à faire de « Carpal Tunnel Syndrome » un bon album. Heureusement pour tout le monde, le Kid à tout prévu, y compris quatorze titres à la fois frais, géniaux, et immatures. Pas beaucoup de sérieux en effet chez le jeune Canadien, chose que l'on ne peut décemment pas regretter.

Kid Koala nous remémore notre grande section de maternelle. A cette époque, nous faisions de superbes dessins abstraits et foufous, et nous avions même le droit d'utiliser les ciseaux à bout rond ! Découpages, collages et assemblages d'éléments improbables sont au menu de Kid Koala. Si à la première écoute, son album peut dérouter, voire déranger, les suivantes seront plus agréables : Une seule écoute ne suffit pas à relever toutes les trouvailles du jeune turntablist. Flanqué d'une véritable démarche musicienne et créative, le Koala propose des brasures sonores complexes.

Si l'album est de nature enfantine et joyeuse, la mélancolie vient cependant pudiquement poindre le bout de son nez sur « Drunk Trumpet », humanisation d'un cuivre bourré comme un coing (le fruit de cognassier). Relativisons tout de même en précisant que cette mélancolie est enfoui sous un large éventail de sons guillerets et amusants. Aussi, les autres morceaux, ne vont pas le moins de monde dans cette direction. « Naptime » nous envoie directement sur les chaudes plages hawaïennes de sable fin,  et « Temple of Gloom » n'a strictement rien à voir avec l'album de Cypress Hill.

Véritable virtuose du turntablism, Kid Koala prouve au plus réticents et autres adepte du « mais c'est pas d'la musique, c'est des machines », qu'être un DJ n'est pas forcement synonyme de samedi soir au Macumba. Au contraire, la table de mixage est ici un instrument à part entière qui nécessite, soyons en sur, une pratique acharné, ainsi qu'un génie créatif certain, pour arriver au niveau du Kid. « Carpal Tunnel Syndrome » est donc un album expérimental, emprunt d'insouciance (voire « Roll Credits, dernier titre aux airs de Cartoon) et de trésors sonores. A écouter sans réserve, vraiment.

Par Womanos

Liens Utiles : Le site officiel et le myspace.
Le label NinjaTune
Dan the Automator