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MangeDisque
25 septembre 2008

Thee More Shallows – Book of Bad Breaks

TRACKLIST
"D. Shallow"
"Eagle Rock"
"Dutch Fist"
"Night At The Knight School"
"Int 1"
"Proud Turkeys"
"Int 2"
"Fly Paper"
"Int 3"
"Oh Yes, Another Mother"
"White Mask"
"Chrome Caps"
"Mo Deeper"

theemore


Découvrez Thee More Shallows!

Je ne vais pas vous raconter de salades ! Je me promenais comme un vieux fan névrosé que je suis, sur le site du label Anticon, lorsque le player du-dit site, s'est mis à jouer sans crier garder « Night At The Knight School », qu'il jouait le petit filou ! Tout simplement un excellent morceau, composé et interprété par un excellent groupe : Thee More Shallows. Débarqués sur Anticon pour leur quatrième album, le trio  de Frisco parvient remarquablement à créer un album affranchi tout à fait des tiroirs à genres dans lesquels on aime à soigneusement ranger tel ou tel groupe. Si l'on devait toutefois qualifier un minimum cet opus, on pourrait dire que la formation américaine sait se métamorphoser continuellement. Ainsi le groupe de rock, se mue ça et là en défricheurs electro, et surtout en songwriters complètement barrés.

L'impressionnante diversité des sonorités de « Book of Bad Breaks » fait écho à la structure anticonformiste des morceaux. Ainsi, sur la majorité des titres de l'album, l'auditeur fait face à une furieuse évolution au sein des titres : les repères habituels sont perdus, les refrains ne sont pas là ou on peut les attendre, ou mieux, ils ne sont pas là du tout.

Le rock bruyant de « Fly Paper » n'a que très peu de rapport par exemple avec les nappes sombres et  inquiétantes de « Chrome Caps », morceau d'ambiant dans lequel Thee More Shallows prend le parti du tout electro. Un leitmotiv revient cependant continuellement dans l'oeuvre du groupe. Si sur la forme, tout cela est très hétérogène, sur le fond en revanche, la logique des treize titres et interludes est implacable : Une douce folie matinée de mélancolie émane d'un opus qui sait se faire pop, sans pour autant faire références à des influences très marquées.

« Mo Deeper » dans le prolongement de « Chrome Caps » est un titre electro-pop ou le chanteur y dépose avec parcimonie, un chant désabusé. « Eagle Rock », second titre, fait référence dans son titre à la pochette, et reste un titre relativement classique. Tout de même, le chant encore une fois, tout à fait mélodique, est mis au premier plan. S'il se fait parfois couvrir par un étrange larsen, ce morceau reste relativement calme, tranquille.

Aussi comment ne pas citer « The White Mask », sa guitare hypnotisante et souffrante, et surtout cette étrange boucle sonore envoûtante. Tout au long du morceau, et même lorsque le chant arrive, on ne peut s'empêcher d'être attiré par cette drôle de guitare au son clair, qui joue à la suite quelques notes. Tout ça pour dire que ce titre répétitif à souhait, alors même qu'il met relativement en avant le chant, est fortement marqué par cette guitare inévitable, laquelle s'efface en plein milieu du morceau, pour mieux nous réveiller à l'occasion de la montée en puissance du titre. Étonnant.

Mais là ou Thee More Shallows parvient à faire de cet album une véritable petite perle, c'est définitivement grâce à « Night in the Knight School ». Malgré le format tout tordu, tortueux de ce titre, le groupe fabrique une chanson très jolie, c'est le moins que l'on puisse dire. Alors oui, la voix et le chant y sont pour beaucoup, mais la rythmique changeante, désarticulée, les sons parfois doux, parfois plus rugueux y sont pour autant. Changeant d'une seconde à l'autre, ce morceau se tient en Kaléidoscope, au sein même d'un fresque enchantée qu'est cet album. Chez Thee More Shallows, les violons sont tus par les guitares aussi saturées que méchantes (Interlude 1).

Thee More Shallows n'a de leçons à recevoir de personne, c'est tout à fait clair. Proposant ici une fresque sonore aussi dérangée que jolie, le groupe nous accompagne en territoires inconnus, pas pour autant toujours hostile. Nous démontrant que du rock à l'electro il n'y a qu'un pas, et que la pop n'est pas plus éloignée, cet album, en plus d'être incroyablement inventif, brasse une multitude de sonorités, et les filtre par leur créativité remarquable, avant de nous les proposer recréés sur « Book of Bad Breaks ». Plus qu'un livre, cet album est un manifeste : « De l'interet et de la beauté de la musique ». Cet album n'est pas parfait en réalité, et à vrai dire, on s'en fout un peu.

Par Womanos.

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